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GINO SEVERINI, PEINTRE FRANCO-ITALIEN - Suite 2/2

30 Novembre 2020, 16:16pm

Publié par Hélène Barret

Severini : le futurisme et la notoriété : 

« Il ne faut jamais avoir peur d’aller trop loin,

parce que la vérité est au-delà. »

Severini affirme dans ses Mémoires que l’année 1910 fut une année charnière. Il indique que quatre tendances divisent alors le monde de l’art : les néo-impressionnistes disciples de Seurat, les fauves qui suivent Matisse, les symbolistes qui s’inspirent de Gauguin et les cubistes autour de Braque et Picasso.

Même si alors, comme en témoignent les créations civraisiennes, Severini reste fidèle au néo-impressionnisme, fasciné par Picasso, il se livre à quelques expériences qui déroutent ses amis provinciaux.

 

Gino Severini, Le Chat noir 1911 Musée des Beaux-arts du Canada, Ottawa

 

En 1909, en Italie, le poète Marinetti a créé le mouvement futuriste et publié un manifeste. En 1910, Severini, en compagnie des peintres Balla, Boccioni, Carrà et Russolo signe, à son tour, deux autres manifestes futuristes. Dans l’esprit de Severini, il s’agit plutôt de défendre un art de vivre, de faire table rase du passé que d’affirmer des convictions artistiques. Les jeunes signataires soutiennent le progrès et notamment l’automobile, ils sont épris de vitesse, ouverts à toutes les expériences et le rejet dont ils sont victimes soude le groupe.

 

Gino Severini, Souvenirs d'un voyage 1912 - collection particulière

 

En 1911, Severini commence à travailler sur une toile novatrice : La Danse du Pan-Pan au Monico. Toujours aussi pauvre, il sollicite l’aide de Marinetti, mais ce dernier refuse et Severini décide d’aller plaider sa cause directement à Milan, ce qui lui permettra, en plus, de rencontrer Carrà et Russolo et de découvrir leur peinture. Marinetti accepte finalement de l’aider et il repart pour Paris accompagné de Carrà et Russolo. A cette époque, il commence à fréquenter la Closerie des Lilas et il y côtoie Paul Fort et sa fille Jeanne. Jeanne a évoqué la rencontre : « J’avais quatorze ans et demi, je faisais un peu de secrétariat pour mon père : un futuriste ? Qu’est-ce que ça pouvait bien être, un futuriste ? ». Très vite, et malgré la différence d’âge, Severini s’attache à la jeune fille et l’attachement est réciproque.

 

Gino Severini : La danse du pan-pan au "Monico" 1909

Cette œuvre, qualifiée de dégénérée, sera détruite pendant la seconde guerre mais, en 1959-1960, Severini va la repeindre à l’identique et l’offrir au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris. Le tableau est maintenant visible au Centre Pompidou

 

La Danse du Pan-Pan au Monico détermine une rupture. Severini écrit à son sujet : « C’est une œuvre exécutée presque uniquement sous l’influence des bruits, des sons ambiants... » Les couleurs sont posées en zones divisées et les éléments réalistes voisinent avec des formes abstraites. Du 5 au 14 février 1912, Fénéon organise « l’exposition des peintres futuristes » à la galerie Bernheim. Le succès est mitigé mais l’exposition voyage en Europe et le futurisme est partout : manifeste de la femme futuriste, de la sculpture futuriste, de la littérature futuriste ! Severini se lie avec un journaliste italien, Soffici, pourtant d’abord assez hostile au mouvement mais, finalement, leur amitié conduit à la création d’une revue, Lacerba.

 

Luigi Russolo, Carlo Carrà, Filippo Marinetti, Umberto Boccioni et Gino Severini, Paris, expo Bernheim 1912.

 

Le 7 avril 1913 marque une étape importante : le jour de ses 30 ans, Severini inaugure sa première exposition personnelle à la Malborough Gallery de Londres : 6 peintures et 9 dessins. Severini affirme alors rechercher l’abstraction. Ainsi L’Autobus cherche à reproduire « au moyen de lignes et de plans, la sensation rythmique de vitesse, de mouvement spasmodique et de bruit assourdissant ». Pour autant, sa situation financière reste désastreuse mais l’exposition, soutenue par la bourgeoisie et l’aristocratie londonienne, est cette fois un succès. Et puis Severini va recevoir de Paul Fort l’autorisation d’épouser sa fille Jeanne le 28 août. Jeanne a 16 ans, ses témoins sont Stuart Merill et Alfred Vallette et, ceux de Gino, Guillaume Apollinaire et Marinetti. Paul Fort, enthousiaste, déclare : « c’est le mariage de la France et de l’Italie. »

 

Gino Severini : L'autobus, 1913 Milano, Museo del Novecento

 

En 1914, Gino est en Italie, malade de nouveau et toujours aussi pauvre, d’autant que Jeanne met au monde leur premier enfant : Gina. Petit à petit, Severini s’éloigne du futurisme. Le divorce est personnel - Marinetti, pourtant très riche ne l’a jamais beaucoup aidé - mais aussi idéologique - les futuristes sont des partisans de la guerre - autant qu’artistique. En 1916, année de la naissance de son fils Antonio qui ne vivra que quelques mois, il participe cependant, encore, à une exposition futuriste à Paris dans la galerie Boutet de Monvel et il collabore à des revues. En même temps, il remet en cause sa conception de la peinture et il réalise d’une part des œuvres qui annoncent ce que l’on va appeler « le retour à l’ordre » : le Portrait de Jeanne, la Maternité, inspirée des primitifs italiens et qui la représente avec leur fils Antonio et, d’autre part, des œuvres qui confirment son adhésion au cubisme synthétique. Une exposition organisée à New York en 1917, lui apporte enfin une éclaircie financière, toutes ses œuvres ayant été vendues. Et l’embellie financière se confirme en 1918 par la signature d’un contrat avec son marchand, Léonce Rosenberg (frère de Paul Rosenberg, le marchand de Picasso et oncle d’Anne Sinclair) qui lui assure enfin des ressources régulières.

 

Gino Severini, Lanciers italiens au galop 1915, Turin, Pinacoteca Agnelli

 

Gino Severini, Maternità, Musée de l'Académie Etrusque, Cortone 1916

 

Toujours obsédé par des tendances divergentes, Severini dira  lui-même : « Toute ma vie je chercherai à concilier les deux esprits : futurisme et cubisme-géométrie, nombre et fantaisie-grandeur statique des formes et des couleurs-passion et réflexion-algèbre et libre invention intuitive. Jamais je ne résoudrai ce problème et mes œuvres porteront toujours la trace de ce drame intérieur, qui est peut-être le drame de mon temps : réconcilier la grandeur immobile des formes définitives avec le rythme des formes vivantes. » Conscient de ses lacunes, Severini se lance dans l’étude des mathématiques et approfondit sa connaissance de la couleur. En 1921, une commande lui permet d’aborder l’art de la fresque, un client anglais, propriétaire d’un château près de Florence, le château de Montegufoni, lui demande de décorer son salon. Il y peint les personnages de la commedia dell’arte et des masques.

 

Gino Severini, Sala delle maschere, castello di Montegufoni 1921

 

Gino Severini : Portrait de C.F. Ramuz - Musée d'art de Pully, Suisse 1934

En 1923, Severini rencontre Jacques Maritain et se rapproche de la religion. Aux dimanches de Maritain, il fait la connaissance de Charles Ferdinand Ramuz, l’auteur vaudois, et l’amitié qui les lie se poursuivra au fil des années et des rencontres. En 1934, Severini matérialisera cette amitié en réalisant un portrait de Ramuz.

Liliane Jouannet, vice-présidente des Amis de Ramuz m’a appris qu’en 2006 et 2011 (bulletins n° 25-26 et n° 32) l’association avait consacré plusieurs pages à Severini et reproduit quelques œuvres. Elle a eu l’amabilité de me faire parvenir les articles et surtout la photo du portrait de Ramuz actuellement exposé au musée de Pully, proche de Lausanne. Voir aussi le blog des Amis de Ramuz, message du 16 janvier 2012 : http://bulletindesamisramuz.blogspot.com/search/label/Gino%20Severini

 

En 1934 encore, par l’intermédiaire de Maritain, il reçoit commande pour décorer de fresques l’église de Semsales dans le canton de Fribourg en Suisse. Cette fois, Severini applique à la fresque la doctrine du cubisme. En 1927, il décore à fresques une autre église dans le canton de Fribourg : l’église de la Roche. Cette même année naît son second fils prénommé Jacques. En 1930, il élabore une mosaïque importante, l’Assomption de la Vierge, pour une autre église paroissiale suisse, celle de Tavannes. Et il récidive pour l’église Saint-Pierre de Fribourg, travail qu’il termine en 1932. On lui commande encore la décoration de l’église Notre-Dame du Valentin à Lausanne : dans l’abside, il représente la Vierge et l’enfant et il donne à l’enfant les traits de son fils Jacques qui vient de disparaître à son tour.

 

Gino Severini : église de Semsales (Fribourg/CH) La Trinité Triandrique 1934

 

Gino Severini, fresque Notre Dame du Valentin, Lausanne 1935

 

 

La gloire, enfin

En 1935, à 52 ans, il participe à Rome à la deuxième quadriennale d’Art, il expose 36 œuvres, et obtient le premier prix, ce qui le conduit à regagner l’Italie et à s’y installer, même si le gouvernement français vient de lui décerner la légion d’honneur. En 1937, une deuxième fille, Romana, vient au monde à Rome. Severini restera en Italie jusqu’en 1946. Commandes et expositions se succèdent et Severini se lance dans une nouvelle activité et travaille pour l’opéra. Durant la seconde guerre mondiale, son activité ne ralentit pas : décors et costumes pour le théâtre, expositions et tableaux, évidemment. Le couple Severini rentre en France en 1946. Entre 1950 et 1966 il aborde la dernière période de sa production : on la qualifie de néo-futurisme ou de retour à la fantaisie. Des entreprises prestigieuses lui passent commande. Il décore les bureaux d’Alitalia à Paris, de KLM à Rome, le palais des congrès à Rome, les bureaux d’Alitalia à Beyrouth. Il a encore le plaisir d’un ultime contact avec Civray : Jean Marie Drot réalise une émission : Les Heures chaudes de Montparnasse sur la vie de Modigliani. L’émission est diffusée le 15 avril 1963, Severini y apparaît et Marcel Périvier le fils du docteur Périvier lui écrit. Commence alors une correspondance qui durera jusqu’au décès de Severini, le 26 février 1966, à l’âge de 83 ans. Ses restes seront inhumés à Cortone, le 15 avril suivant.

Jeanne Severini est décédée en 1992, Gina, la fille aînée, s’est éteinte en août 2004, madame Romana Severini est maintenant seule pour veiller sur l’œuvre de son père.

Hélène Barret

 

Article publié à la mort de Gina Franchina Severini

Roma, 4 ago. - (Adnkronos) - Si e' spenta ieri a Roma all'eta' di 89 anni Gina Severini Franchina, una delle protagoniste della scena artistica italiana e francese del secolo scorso. Figlia del pittore futurista Gino Severini, moglie dello scultore Nino Franchina, madre del regista Sandro Franchina, e' stata la prima grande promotrice di opere d'arte, del lavoro degli artisti di cui era circondata. Ma non solo.

Con il suo salotto, e le affollatissime feste che vi si tenevano ogni venerdi', reale punto di riferimento degli artisti di tutto il mondo che approdavano a Roma, e' stata una testimone preziosa, una delle ultime, di tutte le avanguardie del novecento. Nel 1957 aveva aperto la libreria ''Il ferro di cavallo'' specializzata in testi d'arte. Uno spazio in cui per due anni aveva organizzato mostre di giovani artisti, per la prima volta anche di fotografia.

Gina Severini Franchina non ha mai scritto nulla, ma ha saputo raccontare con passione a chi le e' stato vicino. Di quando Picasso la teneva in braccio a Parigi, dove era nata, o del suo lavoro di rilegatrice di libri per Visconti. O delle Biennali, che non aveva mai mancato. Dal 1970 si divideva fra Roma e Cortona, la citta' in cui era nato suo padre

 

 

Gino Severini : Zeus partorito dal sole , Alitalia Paris 1954

 

 

Gino Severini fotografato nel 1956 da Ida Kar

 

 

 

 

 

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NOUVELLES EN PROVENANCE D'ASIE

30 Novembre 2020, 12:56pm

Publié par Erwan Le Vourc'h

Après la propagation de la grippe asiatique en 1958, après la grippe aviaire H5N1 en 1997, après la propagation du SRAS, après les frelons asiatiques, après la pyrale du buis, voici venir une nouvelle calamité : la mite asiatique !

Tineola asiatica, la mite asiatique

 

Voici quelques images des ravages constatés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les dégâts sont vraiment inquiétants. Les entomologistes se penchent sur le problème.

 

 

 

Maintenant, voici un spectacle plus intéressant, venu de Tokyo. Toru, Un artiste peintre dessinateur formé aux méthodes traditionnelles de calligraphie mais possédant un plus partagé par seulement un pour cent de la population : il est tout à fait ambidextre au point d'être capable d'exécuter deux dessins simultanés mais différents l'un d'une main, l'autre de l'autre main. Si vous êtes droitier, essayez de cliquer sur la photo de la main gauche, ce n'est déjà pas évident.

 

Toru, artiste ambidextre de Tokyo ( video 3mn15 )

attention, la vidéo ne démarre pas à son début, ramenez-la au point de départ

 

Dans la vidéo ci-dessous, on assiste à une fabrication traditionnelle de spaghettis dans un village chinois mais il s'agit déjà d'une production importante quoique artisanale. Elle rappelle les productions de pâtes italiennes dans les années 1900.

 

production de spaghettis artisanale du village de Nanshan, vidéo de 2mn55

Une autre vidéo montre un spectacle sans doute familier à ceux qui ont voyagé en Chine : la fabrication des spaghettis à la main sur la rue devant les restaurants. La première fois que j'en ai vu, à Lanzhou, capitale du Gansu,  je suis resté fasciné par la rapidité et la dextérité des mains : au sens premier de la prestidigitation. D'ailleurs, les spectateurs chinois applaudissent quand la performance est bien réalisée. Ici, il s'agit d'un restaurant populaire de Luoyang ( jumelée avec la ville de Tours et aussi située sur le Fleuve Jaune, comme Lanzhou )

 

fabrication des spaghettis à la main à Luoyang - vidéo 1mn36

 

ci-dessous, production artisanale de spaghettis à Naples vers 1900

 

Ceci m'a rappelé une certaine production saumuroise ci-dessous que certains reconnaîtront.

© Affinités France-Italie

 

© Affinités France-Italie

 

merci à Martine Biagioni pour sa participation

 

 

 

 

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LES LIENS PROFONDS D'UN DES MAîTRES DU FUTURISME ITALIEN, GINO SEVERINI, AVEC LA FRANCE

27 Novembre 2020, 18:26pm

Publié par Hélène Barret

Gino Severini est reconnu comme un des chefs de file du mouvement futuriste et ses œuvres sont conservées dans tous les grands musées du monde. Dans son livre autobiographique La Vita di un pittore, il souligne son attachement à la France et il écrit : « Le città a cui mi sento più profondamente affezionato sono Cortona e Parigi. » Mais Severini a aussi entretenu des liens très forts avec Civray, une modeste cité poitevine.

 

Gino Severini, autoportrait, pastel 1905

 

Severini à Civray.

La relation paraît improbable ; Civray était et demeure une petite ville endormie sur les rives de la Charente. Certes, elle s’enorgueillit de Saint-Nicolas, sa belle église romane et elle inspira quelques artistes, dont l’écrivain et académicien André Theuriet, mais Civray est avant tout un gros bourg agricole que l’on imagine mal se passionner pour une peinture d’avant-garde. Et pourtant…

 

église romane de Civray (Vienne) © Hélène Barret

 

Severini est né à Cortone (Toscane étrusque) le 7 avril 1883 dans une famille modeste : un père petit fonctionnaire et une mère couturière. Il ne montre pas de prédilection particulière pour la peinture ou le dessin et, à la suite d’un larcin, il est chassé de l’école et obligé de quitter Cortone. Ses premières œuvres, des aquarelles, lui sont inspirées par les fresques de l’église de Radicofani où son père a été nommé. En 1899, il part pour Rome et il y exerce plusieurs petits métiers. Il se lie alors avec de jeunes socialistes qui le poussent à lire et à se cultiver et il fait une rencontre décisive, celle de Giacomo Balla qui arrive de Paris et qui l’initie au divisionnisme, la technique picturale de Seurat. Mais les commandes tardent à arriver et Severini a beaucoup de mal à survivre.

 

Gino Severini, Le Bois de Boulogne 1907

 

Il rêve de Paris et, malgré les difficultés sans nombre, décide de s’y installer. A son arrivée, en 1906, la création artistique est en pleine effervescence et Matisse, Derain, Vlaminck et Picasso tournent résolument le dos à l’art académique. Il rencontre aussi Modigliani,  Utrillo, Apollinaire, mais s’il sympathise avec tous ces artistes, il continue plutôt à peindre à la manière de Seurat, le divisionnisme ou, comme Fénéon le dira bientôt,  le néo-impressionnisme.

 

Gino Severini, Le vendeur de gaufres avenue Trudaine 1908

 

Il ne parvient pas à vendre, ses conditions de vie sont très précaires et sans grand espoir d’amélioration. La chance va enfin lui sourire quand, en 1907, il fait la connaissance d’un Civraisien : Pierre Declide. Ce jeune homme souhaite ouvrir un cabinet de dentiste et il vient d’obtenir son diplôme. Intéressé par les tableaux de Gino et ému par sa détresse financière, il lui propose un marché : Gino fera son  portrait et, en échange, il soignera ses dents. Avant de quitter Paris pour retrouver Civray, Pierre Declide lui dit : « Quand les choses iront trop mal, fermez votre atelier  et venez chez moi. »

 

Gino Severini, Autoportrait 1908

 

Et quand Gino poste une lettre de détresse, l’invitation qui lui parvient est accompagnée de l’argent pour le voyage. Il arrive donc à Civray à l’été 1908. Il suscite la curiosité : artiste, Italien, parlant très mal le français, pauvrement vêtu, mais, s’il étonne, il est plutôt bien accepté par les Civraisiens. Il se lie d’amitié avec des jeunes gens de son âge : Marcel Pierron qui vient de terminer ses études de médecine, Georges Chevrier, futur greffier à Bressuire, originaire de Charroux, Daniel Lebe, fils du percepteur, bientôt avocat, qui deviendra le plus jeune maire de France, mais aussi les amis de la famille Declide ou les employés de Camille Declide, le père de Pierre, qui exerce la profession de tailleur. Plusieurs notables commandent leur portrait et, pour la première fois de sa vie, Severini ne manque pas de travail et gagne même un peu d’argent.

 

à gauche, portrait influencé par Seurat au pastel d'Eugène Meron qui fut maire de Limalonges (79)

à droite, Civray, un hôtel particulier Louis XIII © Hélène Barret

Le premier séjour à Civray dure trois mois puis Severini regagne Paris en 1909, l’année de l’épanouissement du « cubisme analytique » selon le mot du critique Vauxcelles qui parle des petits cubes de Braque et Picasso. Il revient à Civray dans l’année et il reprend ses portraits bourgeois mais il réalise aussi des paysages de la campagne civraisienne.

 

Portraits du Dr. Edward Périvier et de Madame, aimablement communiqués par le service Culture, Communication, Information de la Mairie de Civray

 

En 1910, Severini traverse de nouveau une mauvaise passe, il est expulsé de son atelier, ses œuvres sont saisies et sa santé est chancelante. Il lance donc un nouvel appel au secours à l’ami Pierre qui l’accueille pour la troisième fois. Durant ce séjour et grâce à un déplacement à Bordeaux, il se passionne pour l’aviation au point d’envisager, brièvement, une reconversion.

 

Gino Severini : Al solco (au sillon) 1904

Alors que Severini connaît enfin le succès, il apprend le brusque décès de son ami Pierre, le dentiste, frappé par une phtisie galopante au début de l’année 1913.

Severini retournera à Civray, pour la dernière fois en 1917. Il arrive alors, auréolé d’une gloire naissante, accompagné de sa femme et de sa fille, mais il ne s’attarde pas. L’ami des débuts n’est plus là pour l’accueillir et partager les bons moments et il quitte les Declide au bout d’un mois ; il sait déjà qu’il ne reviendra plus sur les rives de la Charente.

 

Gino Severini, Paysage à Civray, 1908

Devenu célèbre, Severini n’oubliera pas Civray mais ses œuvres de l’époque restent mal connues. Certains paysages civraisiens ont été achetés par de grands collectionneurs et ils apparaissent régulièrement lors de ventes ou d’expositions, mais les portraits, souvent conservés par les héritiers des Civraisiens représentés, sont quasiment inconnus. Les Amis du Pays Civraisien  ont organisé une exposition en septembre 1983 et la mairie de Civray expose en permanence deux portraits : celui du  Docteur Édouard Périvier et celui de son épouse, madame Blanche Périvier. Drouot a mis en vente un pastel, le portrait d’Eugène Meron, adjugé 40 000€ le 22 janvier 2020. Il reste à souhaiter que les débuts de Severini fassent l’objet d’une recherche approfondie permettant la publication du catalogue raisonné de la période néo-impressionniste du peintre. En attendant, on peut toujours consulter le numéro hors-série du Bulletin des Amis du Pays Civraisien, publié à l’occasion de l’exposition, par l’érudit Gérard Dauxerre, et préfacé par madame Jeanne Severini.

 

Gino Severini : Civray (Casa-museo Boschi di Stefano, Milano)

 

 

*****

     L’Association les Amis du pays Civraisien existe toujours. Elle a été fondée en février 1908. Consacrée à l’histoire et à l’archéologie du Civraisien, c’est la plus ancienne association de la ville. Après des débuts prometteurs, l’association périclita, mais elle renaîtra de ses cendres en 1959 grâce à Robert Brillaud, ingénieur des ponts et chaussées, qui en sera le président pendant trente ans. Mlle Rougier, enseignante, a pris la succession de Robert Brillaud. Elle dirige actuellement l'association, organise une conférence par mois sur des thèmes très variés, un ou deux voyages et reçoit des groupes pour la visite de la ville. Une publication trimestrielle reprend ces conférences, ce qui fait que la collection complète est riche d'enseignements. L'association a en charge le musée archéologique de Civray qu'elle a créé.

Severini adhéra à la toute nouvelle association et il dessina alors la couverture de la Revue. Il représenta les grottes du Chaffaud, site archéologique situé près de Savigné où furent découverts les premiers témoignages de l’art préhistorique.

Hélène Barret 

 

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Fin de la 1e partie 1/2

 

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L'ALPHABÊTE DU CONFINEMENT

27 Novembre 2020, 14:51pm

Publié par affinités france italie

Facciamoci quattro risate ! Les blagues courtes restent les meilleures. En moins de 5 secondes, vous faites rire votre entourage. Des blagues courtes et nulles sont efficaces. Pour déclencher un rire non contrôlé, veillez à choisir la bonne blague. Nous pouvons encore aller plus loin en matière de blague et d’humour français. Mais voilà, vous avez déjà quelques inspirations.

 

 

 A comme ALIMENT : Contre le Coronavirus, je mange du Maroilles et 2 gousses d’ail par jour, aucun effet direct sur le virus ! Mais les gens restent à 2 mètres...

 

 

B comme bar à BIÈRES : Ce matin, j’ai caché une bouteille de bière dans chaque pièce de mon appartement. Ce soir, je fais la tournée des bars.



 

C comme CHAUVES-SOURIS : Tout était annoncé d’avance ! L’anagramme de Chauves-Souris c’est : SOUCHES à VIRUS !

 

 

C comme COURSES : Pour faire les courses, ils disent qu’un masque et des gants suffisent… Ils m’ont trompé ! Tous les autres étaient habillés !

 

 

 

D comme DISPUTE : Confinement jour 12 : Je me suis disputé avec moi-même. Je ne me parle plus...

 

 

E Comme ÉCOLE: Moi je vous le dis, si les écoles restent fermées trop longtemps, les parents vont trouver le vaccin avant les scientifiques.

 

 

E comme ENFANTS : Nombre réel d’enfants : 2 / Nombre ressenti : 14

 

G comme GUIDE DU ROUTARD : On peut réaliser soi-même son guide du routard intitulé : "Votre appartement (ou votre maison) édition 2020 : le guide indispensable pour découvrir les plus beaux coins insolites de votre lieu de vie".

 

 

H comme HUIS-CLOS : Il faut relire Huis-Clos de Jean-Paul Sartre où l’auteur indique que "L’enfer c’est les autres"

 


 

 

H comme HISTOIRE : L’Histoire se souviendra de l’ironie de cette époque : être confiné chez soi par un gouvernement “ EN MARCHE ”.

 

 

I comme INTERROGATION EXISTENTIELLE : Quelqu’un sait si on peut se doucher ou juste se laver les mains ?

 

 

J comme JOURNÉE: Quand je pense à mon prof qui me disait qu’en restant allongé toute la Journée, je n’arriverais à rien, et bien maintenant toute la journée je reste allongé et confiné, et je sauve le monde !

 

 

M comme MAMAN :" MAMAAAAAAAAAAAAAAAN… " Mot entendu 47 fois en moyenne dans ma journée. Et dire que j’ai pleuré de joie la première fois qu’elle l’a prononcé.

 

 

M comme MATHS :Fallait se méfier de cette année 20 + 20 = quarantaine.

 

 

N comme NIVEAU SCOLAIRE :Les experts prévoient pour 2020 une hausse spectaculaire du niveau scolaire des parents !

 

 

N comme NOËL : Tu fais quoi après le confinement ? Ben, comme tout le monde, je prépare Noël !



 

O comme ORGANISATION :Ce n’était pas du papier toilette et des pâtes qu’il fallait stocker, mais plutôt des cartouches d’encre et des feuilles A4.

 

 

P comme PARADOXE : Le jour où on pourra enfin sortir, on sera tous bons à être enfermés.

 

 

P comme PARANOÏA : La Paranoïa gagne du terrain. Je viens de tousser devant mon ordinateur et l’antivirus vient de démarrer.


 

P comme PENSÉE(S) :

 - Une pensée pour ceux qui sortent de prison en ce moment : Dommage !
 - Une pensée pour tous les cambrioleurs au chômage technique vu que tout le monde reste chez soi : Tant pis !
 - Une pensée à tous les hommes qui ont dit à leur femme comme excuse "je le ferai quand j’aurai le temps " : Faut réfléchir avant de promettre.

 

 

 

P comme POUBELLE : Des familles se déchirent actuellement pour pouvoir sortir la poubelle, avant personne ne voulait le faire.


 

 

P comme PYJAMA : A 22 heures, il faut quitter le pyjama de jour pour enfiler le pyjama de nuit.


 

 

R comme RADAR: J’ai eu peur, j’ai cru être flashé par un radar entre la cuisine et le salon. Ouf, ce n’était qu’une ampoule qui a grillé !

 

 

R comme RETRAITE : à 60 ans, pour le coronavirus tu es vieux et fragile, mais pour la réforme des retraites tu es en pleine forme !

 

 

S comme SAGESSE : L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit…

 

S comme SOLITUDE : A force de faire l’apéro seul, j’ai peur d’attraper le verre solitaire.

 

 

 

S comme SONNERIE : J’ai sonné à ma porte. Ça m’a fait un bien fou.

 

 

 

 

T comme TÉLÉPHONE : Je reçois tellement d’informations sur le coronavirus sur mon téléphone que ce dernier ne sonne plus, il tousse…

 

 

 

 

 

 

T comme TÉLÉTRAVAIL : Ma femme de ménage vient de m’appeler pour me dire qu’elle va faire du télétravail. Elle va me joindre de chez elle par téléphone pour me dire ce qu’il y a à faire et comment le faire.

 

 

 

 

T comme TRAUMATISME : Je suis tellement traumatisé par cette situation que je viens de remplir mon attestation pour aller chercher une bouteille à la cave.

 

 

 

 

V comme VACCIN : La France est le premier pays à avoir utilisé un vaccin particulier contre le coronavirus : le PV à 135 €.

 

 

 

 

 

V comme VERT : Le nouveau parti politique : Europe Œnologie les verres.

 

 

 *****

 

 

Merci à Martine Rougelin pour cet ALPHABET

 

 

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LA NATURE INSPIRE LES CRÉATEURS

25 Novembre 2020, 17:41pm

Publié par Erwan Le Vourc'h

Ingénieurs, architectes et artistes sont parfois fortement inspirés par la nature, et plus précisément par le monde animal. C'est à partir d'une vidéo reçue de Martine Biagioni que m'est venue cette idée d'en réunir quelques exemples pour votre plaisir.

 

Hémisphéric Cité des Arts et des Sciences, Valencia

Ce bâtiment appartenant au complexe de la Cité des Arts et des Sciences de Valencia ne vous fait-il pas penser à un cloporte ou à une coccinelle ? Réalisation de mon architecte préféré Santiago Calatrava.

 

Cité des Arts et Sciences de Valencia par Calatrava

Puisque nous sommes à Valencia, restons-y un peu car cette Cité des Sciences vaut le détour pour les amateurs de science-fiction dont je suis. Cette fois, en cet autre bâtiment je vois un iguane marin.

 

gare TGV de Lyon St Exépury, architecte Calatrava

Cet étrange bâtiment inauguré en 1994 est la gare TGV de l'aéroport de Lyon St Exupéry, connectée aux aérogares, et encore conçue par Santiago Calatrava. Selon l'angle de vue, il fait penser à un oiseau qui prend son envol, mais ici, il me rappelle une fleur carnivore ou un papillon.

 

gare TGV de Reggio Emilia, par Santiago Calatrava

Ceci est la gare TGV de Reggio Emilia, seul arrêt entre Milan et Bologne. Les trains classiques s'arrêtent en pleine ville de Reggio Emilia, mais cette gare ci est construite en pleine campagne, le long de l'autoroute, comme souvent pour les gares TGV également en France. Je l'ai longée plusieurs fois, et dès la 1e fois, j'ai reconnu mon cher architecte Calatrava. Cette fois, on peut penser à un accordéon ou à une chenille, comme nous le verrons plus loin avec un autre créateur.

Oculus du nouveau WTC à New York, par Calatrava

Cette fois, nous sommes à New York, à quelques mètres de l'emplacement des anciennes tours jumelles du World Trade Center. Il s'agit de ce qui est appelé l' Oculus, la nouvelle plateforme de correspondance entre les trains régionaux de New York et le réseau du métro, le tout desservant le nouveau WTC. Chaque 11 septembre, l'arête centrale du toit s'entrouvre pour laisser entrer le soleil et faire vibrer cette blancheur. L'ensemble était prévu pour évoquer l'envol d'une colombe comme une renaissance de New York après les attentats. Vous l'aurez reconnu, c'est toujours une création de Calatrava.

 

Brise-soleil du musée d'art de Milwaukee (Wisconsin) par Calatrava

Continuons notre voyage; nous sommes sur les bords du Lac Michigan, dans le Wisconsin. En 2001, le musée d'art s'est vu adjoindre une extension par l'architecte Calatrava. Elle dispose de verrières protégées par des auvents en forme de sculpture brise-soleil mobile, s'ouvrant ou se refermant selon les conditions du temps. Vous pouvez admirer cette performance en cliquant sur l'image ci-dessus, vous obtiendrez une vidéo accélérée d'une minute, sinon le mécanisme est plutôt lent évidemment. Cette fois, de dos, j'y vois une raie manta. Et si cela vous inspire, une autre belle vidéo avec musique planante de 2mn28 vous permet de survoler en drone le bâtiment au bord du lac au lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=wLxdWz4yTFk 

 

une Strandbeest de Theo Jansen

Nous avons quitté Calatrava pour trouver un créateur d'une autre forme de vie, selon ses propres termes : il crée des bêtes de plage, strandbeest. Il s'agit de l'artiste sculpteur néerlandais du courant de l'art cinétique, qui se base sur l'art du mouvement que ce soit à travers des œuvres mobiles ou des illusions optiques. Ses œuvres sont notamment caractérisées par des sortes de myriapodes géants réalisés avec des tubes en plastique (PVC) et des bouteilles (vides), se mouvant grâce à la force du vent. (comparez le myriapode à la gare TGV de Reggioemilia au-dessus) En cliquant sur l'image ci-dessus, vous arrivez sur une très belle vidéo de 4mn20 avec une musique agréable. Mais, si vous aimez l'adagietto de la 5e de Mahler, alors cliquez aussi sur le 2e lien pour une autre très belle vidéo noir et blanc 2mn54 de myriapodes géants animés par le vent : 

https://www.youtube.com/watch?v=oaVkx6OTS24&list=RDCMUCw4BFxLFguznor-MnYNwGTg&index=5

Par Yves LC — Travail personnel, CC BY-SA 3.0

Nous sommes  revenus en France, à St Brévin les Pins, à la pointe du Nez-de-Chien devant un Serpent d'océan de 130 mètres de long à l'ossature en aluminium de l'artiste d'origine chinoise Huang Yong Ping. Cette œuvre pérenne faisait partie de la biennale d’art contemporain Estuaire, en 2012. L'artiste est décédé à 65 ans il y a un an. A marée haute, seule émerge sa gueule terrifiante.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Serpent_d%27oc%C3%A9an

https://fr.wikipedia.org/wiki/Huang_Yong_Ping 

https://saint-nazaire.maville.com/actu/actudet_-video.-vu-du-ciel-le-serpent-d-ocean-charme-le-littoral-a-saint-brevin-les-pins_fil-4119621_actu.Htm

 

le grand éléphant de la Compagnie La Machine, Nantes vidéo 32sec.

 

De St Brévin à Nantes, il n'y a pas loin, allons-y voir d'autres bêtes-machines : les Machines de l'île qui  sont situées à la croisée des « mondes inventés » de Jules Verne, de l’univers mécanique de Léonard de Vinci et de l’histoire industrielle de Nantes.  Dans la vidéo de 31 secondes qui se cache derrière cette image, le grand éléphant barrit, asperge avec sa trompe,  tout en transportant ses passagers, c’est horrible.

 

vidéo de 4mn de l'araignée géante Kumo, Compagnie la Machine, Nantes

 

Mais à mes yeux, il y a pire que l'éléphant qui barrit et crache, il y a Kumo, l' araignée géante. Créée par la compagnie La Machine en 2009, Kumo pèse 37 tonnes et mesure 13 mètres de haut. Elle traverse le centre-ville de Nantes devant plusieurs milliers de spectateurs médusés. Non contente de se frayer un passage dans la foule avec ses huit pattes articulées, Kumo crache également de l'eau, pour le plus grand plaisir des enfants. Huit pilotes sont installés aux manettes pour coordonner les mouvements de l'arachnide. Pour la vidéo, mettez plein écran, ça fait encore plus peur.

 

Kumo, l'araignée géante de la Compagnie La Machine de Nantes

Il arrive que quelques spectateurs soient dévorés par l'araignée. Dans ce cas, les vidéos des spectateurs indemnes prennent une grande valeur...

 

 

 

 

 

 

 

 

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FRUTTA E VERDURE (fruits et légumes)

24 Novembre 2020, 18:03pm

Publié par affinités france italie

Un couple se promène en ville.

Au moment de passer devant une bijouterie, la femme demande au mari :

- Mon amour, tu ne m'achèterais pas un collier ?

- Pourquoi ? t'en as marre de te promener en liberté ?

 

 Si vous voulez faire vos courses en écoutant de l'opéra italien,

cliquez ci-dessous sur ces marchandes de quatre saisons

 

«Les nouveaux voisins sont tellement amoureux», s'exclame la femme à son mari," il l'embrasse, la caresse, la prend dans ses bras, pourquoi ne fais-tu pas la même chose?"

 «Parce que je ne connais pas la voisine.»

 

 

La femme : «Qu'est-ce que tu fais ?

Le mari : «Rien.»

La femme : «Rien...? Ça fait une heure que tu lis le certificat de mariage.»

Le mari : «Je cherche la date d'expiration.»

 

 

Une femme demande à son mari :

Qu'est-ce que tu aimes le plus chez moi, la beauté de mon visage ou mon corps sexy ?

Il la regarde de la tête aux pieds et dit :

 «Ton sens de l'humour !!!»

 

 

Monsieur et madame Fonfec auraient une fille.

Comment s'appellerait-elle ?

Réponse : Sophie ( Sophie Fonfec )

 

 

 

Comment identifier la nationalité des visiteurs du Mondial de l'Automobile ?
- L'Allemand regarde le moteur,
- L'Anglais regarde les cuirs,
- Le Suisse regarde le coffre,
- L'Italien regarde le klaxon,
- L'Américain regarde la taille,
- Le Chinois regarde tout,
- Le Belge ne regarde rien,
- Le Français regarde la vendeuse.

 

 

 

Un patron d'une entreprise trouve que ses employés n'ont aucun respect envers lui. Un jour, il arrive au bureau avec une affiche sur laquelle il est inscrit : " C'EST MOI LE PATRON ". Et il l'installe sur la porte de son bureau.
Plus tard dans la journée, le patron revient de déjeuner et voit un papier collé sur son affiche : " Votre femme a téléphoné, elle veut récupérer son affiche! "

 

 

Une mère sort avec son tout jeune fils et rencontre en chemin une de ses amies fort jolie.
- Grégory, demande la mère, embrasse la dame.
- Non maman !
- Enfin Grégory, obéis !
- Non maman !
- Mais ne fais pas ta mauvaise tête! Pourquoi ne veux-tu pas embrasser la dame ?
- Parce que papa a essayé hier et il a reçu une paire de gifles !

 

 

Deux touristes qui se promènent dans la brousse sans armes voient tout à coup venir à leur rencontre un lion en quête d'un bon repas. L'un des deux ouvre immédiatement son sac et commence à chausser ses baskets.
- Tu es fou, lui dit l'autre, tu ne penses tout de même pas que tu vas courir plus vite que le lion.
- Bien sûr que non, mais je voudrais courir plus vite que toi.

 

 

 

Une jeune fille assez belle et vêtue de façon un peu provocante entre dans une salle d'examen pour passer un oral. L'examinateur bégaye quelque peu en lui proposant un sujet.
La jeune fille lui répond le regard en dessous :
- "je sais pas "
Le professeur lui demande alors :
- Je vous propose un autre sujet, ou un rendez-vous ?
- Oh ! Je préférerais un rendez-vous (en rougissant quand même un peu).
- Très bien. Alors, à l'année prochaine

 

 

 

Un jour, deux pommes de terre se promènent ; L'une d'elles traverse la route et se fait renverser .
L'autre se retourne et dit "oh ! Purée !"

 

 

 

Un homme complètement saoul entre dans une église, se dirige en titubant vers le confessionnal et y pénètre.
Une minute plus tard, le curé ouvre le judas et lui demande :
- Je peux vous aider, mon fils ?
- C'est pas de refus ! Y a du papier de votre côté ?

 

 

 

 

 

C'était chouette !...

 

 

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FILS D'UN MEUNIER DE FLORENCE SECRÉTAIRE DU ROI À VERSAILLES

22 Novembre 2020, 17:50pm

Publié par Erwan Le Vourc'h

Il était une fois, à Florence, un meunier, son fils et ...la Tosc'âne. C'est le 28 novembre, c'est-à-dire tout bientôt, mais en 1632, que naîtra dans la Via Borgo Ognissanti Giovanni Battista Lulli. Son père est "mugnaio" meunier, et sa mère, fille de meunier. Adolescent, il aurait reçu quelques leçons de musique, violon et guitare, d'un frère franciscain, tout près de l'habitation des parents, dans la même rue. Il a 14 ans et participe à un petit spectacle donné en ville. A cette occasion, il est remarqué par un aristocrate français, le jeune chevalier Roger de Lorraine, 24 ans, de passage à Florence où sa parente n'est autre que la Grande Duchesse de Toscane Christine de Lorraine. Ce chevalier de Malte, de retour de La Valette, avait été prié par sa nièce Anne Marie Louise d'Orléans, duchesse de Montpensier, dite la Grande Mademoiselle, de rechercher un jeune italien pour converser avec elle dans la langue italienne qu'elle apprenait. Roger de Lorraine a passé plusieurs années de son enfance à Florence, après que son père y a été exilé par le cardinal de Richelieu, en 1631. Il ramène donc à Paris dans ses bagages le jeune Giovanni Battista. (mars 1646). Aristocrate des grandes familles ne signifie une vie dorée. Ce jeune chevalier mourra à 29 ans lors d'un siège de Cambrai, pendant la longue guerre franco-espagnole.

Jean Baptiste Lulli, génie de la musique en France, naquit sur ces rives le 28 novembre 1632

Au Palais des Tuileries, résidence de l'aristocrate, c'était une succession de fêtes, de bals, de récitals et concerts avec les virtuoses les plus renommés de l'époque. Au contact de certains d'entr'eux, et peut-être des leçons reçues d'organistes et de compositeurs de l'église jésuite St Louis, le jeune homme enrichit sa formation. En outre, il perfectionna la danse pour laquelle il était particulièrement doué, probablement en recevant des conseils de Mademoiselle de Montpensier elle-même. Des documents relatifs à un inventaire de 1652 font état du nom du jeune homme de 20 ans au service personnel de la Duchesse d'Orléans comme garçon de chambre et pour la 1e fois avec le nom français de Lully. Il paraît qu'à son arrivée, la Duchesse l'ayant trouvé si laid qu'elle l'envoya aux cuisines mais il en remonta bien vite. La relative liberté accordée à sa charge permit à Lully, avec l'accord de la Grande Mademoiselle, d'améliorer ses connaissances musicales.

Il exerce donc sa première activité documentée, en participant comme danseur et compositeur d'une partie des musiques pour une mise en scène masquée aux Tuileries en l'honneur de quelques personnalités de la Fronde. Pourtant, à l'automne de la même année, la Fronde est vaincue et la princesse est contrainte à l'exil au château de St Fargeau. Lulli ne jugea pas opportun de la suivre et en conséquence, il demanda et obtint de quitter son service en s'adressant directement au roi Louis XIV.

A la Cour, Lulli va mettre habilement à profit ses qualités : jeune homme brillant, comédien, excellent danseur, possédant une bonne formation musicale et des intuitions exceptionnelles. Par ses dons de musicien et d'organisateur comme de courtisan, voire d'intrigant, il va dominer la vie musicale en France. A 29 ans, en 1661, il obtient la naturalisation française et devient Jean Baptiste Lully.

Jean Baptiste Lulli, par Paul Mignard

 

Lully travaille régulièrement avec Molière, Il crée ainsi la comédie-ballet. Avançant en âge, Louis XIV qui ne peut plus danser, ordonne désormais que Lully et Molière travaillent de concert à son divertissement ; ils montent ensemble des comédies-ballets avec l'aimable contribution de Corneille. Commence alors une prise de pouvoir progressive de Lully sur Molière après neuf ans de collaboration qui verront éclore neuf pièces et pour lesquelles Lully obtiendra du monarque l'exclusivité des droits d'auteurs. Lully rachète ainsi le privilège accordé en 1669 à Perrin, librettiste de l'Académie d'Opéra. Il obtient des lettres patentes interdisant à toute personne « de faire chanter aucune pièce entière en France, soit en vers françois ou autres langues, sans la permission par écrit dudit sieur Lully, à peine de dix mille livres d'amende, et de confiscation des théâtres, machines, décorations, habits… ». Les pièces et les comédies-ballets écrites pour la Cour sont autorisées par le Roi à être représentées pour le peuple et également devant la noblesse; cette autorisation ouvre une nouvelle source de forts revenus pour laquelle Lully et  Molière vont se livrer une guerre sans merci. Appuyé par un 3e Jean Baptiste, le ministre Colbert, Lully sera vainqueur dans cette course au monopole.  L'Académie d'Opéra prendra et jusqu'à la Révolution, le nom d'Académie royale de musique. À la demande de Lully, un décret d'avril 1672 restreint davantage les libertés de représentation en limitant le nombre de musiciens des formations musicales parisiennes. L'année suivante Molière meurt à 51 ans de tuberculose.

par Jean Le Pautre - Bibliothèque nationale de France, domaine public / vignette centrale couleurs © photo claude pornet

Représentation de l'opéra de Lully "Alceste" orné de ballets d'entrées, dans la cour de marbre à Versailles le 4 juillet 1674 : 1e journée du grand divertissement ordonné par Louis XIV en célébration de ses récentes victoires en Franche-Comté.

En 1673, Lully compose sa première tragédie en musique (tragédie lyrique), Cadmus et Hermione. Comblé d'honneurs et de richesses, il produit près d'une tragédie par an. Grâce à son monopole, il éclipse tous les compositeurs dramatiques de son époque. En 1681, il devient secrétaire du roi. Sa carrière atteint son apogée.

buste de Lully par Gaspard Collignon

Buste exécuté par Gaspard Collignon pour le tombeau de Lully dans la basilique Notre-Dame-des-Victoires à Paris.  Ce monument sera déplacé à la Révolution au couvent des Petits Augustins (maintenant Ecole des Beaux-Arts) en vue d’y être protégé, comme beaucoup d’autres œuvres, à la demande du célèbre Alexandre Lenoir, protecteur du patrimoine devant les destructions terribles des révolutionnaires. En 1817, le tombeau monumental est replacé dans son lieu d’origine. En 1871, pendant la Commune, les tombeaux de la famille de Lully sont profanés et vidés par les Communards.

Décrites par Le Cerf de la Viéville, voici les caractéristiques physionomiques du musicien : grand nez, bouche grande et bien formée et petits yeux de myope.

 

 

En 1662, il avait épousé Madeleine Lambert, fille de Michel Lambert, maître de chant et compositeur originaire de Champigny-sur-Veude, près de Chinon. De cette union naitront six enfants. Pourtant, bisexuel, Lully entretient des relations intimes avec des femmes comme avec des hommes. Vu leurs rapports privilégiés, Louis XIV ferme tout d'abord les yeux sur sa conduite. Mais sous l'influence de Madame de Maintenon, il tolère de moins en moins l'homosexualité, nommée alors « vice italien ». En 1685 éclate un scandale. Lully a noué une liaison avec un jeune page de la Chapelle nommé Brunet. Le compositeur perd alors de son crédit auprès du roi. Ce dernier n'assiste pas aux représentations d'Armide en 1686. Quand Lully compose sa dernière œuvre Acis et Galatée, une pastorale en forme d'opéra, c'est seulement au château d'Anet, devant le fils du roi, que l'œuvre est jouée le 6 septembre 1686.

L’année suivante, le 8 janvier 1687, son Te Deum doit être chanté, avec 150 musiciens, pour la guérison du roi atteint et miraculeusement opéré par son chirurgien d'une fistule anale. Lors d'une des répétitions, Lully s'emporte contre ses musiciens et se blesse un orteil avec le lourd bâton de direction dont on frappe alors le sol pour battre la mesure.  Cette façon de faire est représentée dans plusieurs films : TOUS LES MATINS DU MONDE d’Alain Corneau, montrant Gérard Depardieu dans le rôle du musicien Marin Marais, et plus précisément dans LE ROI DANSE, de Gérard Corbiau.  Sa jambe ne tarde pas à s'infecter. Mais il refuse l'amputation. La gangrène se propage au reste du corps et infecte en grande partie le cerveau. Il meurt peu après, le 22 mars 1687, âgé de 55 ans. La mort de Jean-Baptiste Lully donne aux compositeurs une plus grande liberté pour faire jouer leurs œuvres, Marin Marais écrit Alcide en collaboration avec Louis Lully, fils aîné de Jean-Baptiste, qui est représenté en 1693 avec un grand succès.

youTube extrait 2mn du film LE ROI DANSE de Gérard Corbiau

cliquer sur la photo pour avoir accès à l'extrait 2mn du film LE ROI DANSE où Lully se blesse le pied

Revenons à ce Te Deum pour le rétablissement du Roi. 1686 opération de la fistule anale du roi : Pour soutenir son époux, Madame de Maintenon demande à Lully de composer un hymne. Le texte est écrit par Madame de Brinon, supérieure de la Maison royale de Saint-Louis, créée par la marquise. Pendant l'opération, les Demoiselles de Saint-Cyr chantent cette composition. Elles l’interpréteront ensuite à chacune des visites du roi à la Maison royale de Saint-Louis.  28 ans plus tard, en 1714, Haendel, alors compositeur officiel du roi britannique George Ier est en visite à Versailles. Il entend l'hymne de Lully. Il le note, fait adapter le texte en anglais et le soumet au roi. Énorme succès. L'hymne est dorénavant joué dans toutes les cérémonies où le roi est présent et s'impose au fil du temps comme l'hymne national du Royaume Uni GOD SAVE THE KING. Cet hymne a aussi été très utilisé dans plusieurs pays du nord de l'Europe. Les historiens soutiennent plusieurs variantes et sources à propos de cette attribution.

 

 

Héritage culturel de Lully

Lully a joué un rôle considérable dans l’histoire de la musique instrumentale. C’est de lui que date l’orchestre moderne, avec son équilibre bien établi de sonorités ayant pour centre de gravité un quintette d'instruments à cordes : Il restera dans l'histoire comme le véritable créateur de l'opéra français. Il composa 14 tragédies lyriques. À l'aise aussi bien à l'église qu'au théâtre, il est l'auteur de plus de 20 grands motets. Lully a également eu une influence considérable sur les compositeurs d'opéra de la fin du XVIIIe siècle : il semble avoir créé, bien plus que Wagner, l'idéal du drame en musique — la « tragédie en musique », comme il l'appelait. L’opéra lulliste se caractérise par un style unique : de grandes lignes mélodiques simples et dramatiquement efficaces autour desquelles s’épanouissent des ouvertures et des interludes brillants et de nombreuses pièces chorégraphiques. Cette organisation, que l’on retrouve aussi dans sa musique sacrée, sera l’exemple suivi par ses pairs : Henry Purcell, Jean-Philippe Rameau ou encore Christoph Willibald Gluck.

 

Quelques liens :

https://www.youtube.com/watch?v=PdeqbpfXaK8 extrait 7mn du film LE ROI DANSE (même lien attaché à la photo ci-dessus) film de Gérard Corbiau de 2000; dans l'extrait on y voit le jeune Lully flatter le jeune roi, et la mise en scène du ballet de la nuit : un véritable lever du Roi Soleil.

https://www.franceinter.fr/histoire/comment-la-fistule-anale-de-louis-xiv-a-permis-la-creation-de-l-hymne-britannique-god-save-the-queen

https://www.geo.fr/voyage/lully-et-moliere-le-duo-infernal-127596

https://www.francemusique.fr/personne/jean-baptiste-lully

https://www.youtube.com/watch?v=4NTpJ_rMqow La marche des Turcs, pour le Bourgeois Gentilhomme.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste_Lully

 

Commentaires d' Italiens sur YouTube à propos de la musique de Lully

 

Cosa sarebbe l'arte francese senza il genio italiano? Lulli nato a Firenze e naturalizzato francese. Musica splendida! La Francia ebbe la fortuna di avere il Bernini per 6 mesi a corte. Hanno perso l'occasione unica di avere un Louvre costruito dall immenso Gian Lorenzo Bernini.

Que serait l'art français sans le génie italien ? Lulli est né à Florence et naturalisé français. Musique splendide ! La France a eu la chance d'avoir Le Bernin pendant 6 mois à la Cour. Ils ont perdu l'unique occasion d'avoir un Louvre construit par l'immense Gian Lorenzo Bernini.

 

scusi se non so scrivere in francese ma lo comprendo. Lulli si trasferì in Francia a 15 anni, quindi era già musicalmente formato, dato che a quei tempi si cresceva in fretta: Mozart cominciò a comporre ad appena 5 anni di età... e poi il gusto ed il ritmo del barocco di Lulli è tutto italiano. Comunque si deve riconoscere la lungimiranza della Corte francese per aver apprezzato le doti del Lulli ed avergli consentito di diventare un grande in terra di Francia.

Excusez-moi si je ne sais pas écrire en français, mais je le comprends. Lulli est venu en France à 15 ans, il était donc déjà musicalement formé, vu qu'à cette époque on murissait très vite : Mozart a commencé à composer à l'âge d'à peine 5 ans... et puis le goût et le rythme du baroque de Lulli est tout à fait italien. Cependant, on doit reconnaître la clairvoyance de la Cour française d'avoir su apprécier les dons de Lulli et de lui avoir permis de s'exprimer avec grandeur en terre de France.

 

Giovanni Battista Lulli, cittadino italiano naturalizzato francese, gloria e orgoglio della Francia...

Giovanni Battista Lulli, citoyen italien naturalisé français, gloire et orgueil de la France...

 

Si chiama Gian Battista Lulli e non è mai stato francese.

Il s'appelle Gian Battista Lulli et il n'a jamais été français.

 

ma, mio caro Signore, parliamo della seconda metà del '600, dove l'architettura in europa seguiva tutta il gusto italiano sia rinascimentale che barocco, per quanto riguarda la musica, Lulli è l'iniziatore della musica barocca francese di livello, la lingua è neolatina come l'italiano, il popolo geneticamente è come l'italiano, un miscuglio di celti, latini e germani, quindi Lulli non è che abbia fatto scelte radicali...comunque sono innamorato della Francia, sia ben chiaro.

mais, cher monsieur, nous parlons de la seconde moitié du XVIIe, où l'architecture en Europe suivait entièrement le goût italien que ce soit renaissance ou baroque, et pour ce qui regarde la musique, Lulli est l'initiateur de la musique baroque française de qualité, la langue est néolatine comme l'italien, génétiquement, le peuple est comme l'italien, un croisement de celtes, de latins et de germains, donc ce n'est pas exact que Lulli ait fait des choix radicaux... Cependant, je suis amoureux de la France, que ce soit bien clair.

 

 

Le meunier, son fils et l' âne

fable de Jean de La Fontaine

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FLORENCE : LE MYSTÉRIEUX CORRIDOR DE VASARI

19 Novembre 2020, 14:39pm

Publié par Erwan Le Vourc'h

Suivez-moi pour une découverte du mystérieux et pourtant célèbre Corridor de Vasari, plus extraordinaire encore que le souterrain qui, en France, à Amboise, permettait au Roi de France de rendre visite à son ami et protégé Leonardo da Vinci.

Souvenez-vous, dans l'article précédent d' Hélène d'Azay, il avait été question uniquement de portraits et d'autoportraits. En particulier, l'autoportrait de l'héroïne était, paraît-il, conservé, parmi toute une collection d'autres autoportraits, dans le Corridor de Vasari. Drôle d'endroit pour garder des œuvres sûrement précieuses. Un long placard à balais ? Une réserve poussiéreuse dans une aile retirée ?

Pas du tout, bien sûr, vous l'auriez parié. Actuellement, si le ministre de l'intérieur vous délivrait une attestation dérogatoire pour un petit séjour à Florence, cela ne suffirait pas pour découvrir ce corridor, car il est fermé au public depuis 2016.

zigzag du Corridor de Vasari à Florence

 

Personnellement, j'ai eu la chance de le parcourir lors de mon premier séjour à Florence, pendant les années de ma jeunesse radieuse. Je terminais ma visite des Offices, et j'ai voulu m'informer auprès d'un gardien à propos d'horaires d'un autre musée; m'ayant évidemment reconnu comme étranger, ce gardien a tenu à améliorer les relations internationales (ou simplement à être aimable et utile) en me conseillant, si je m'intéressais à la peinture,  de téléphoner à tel numéro pour m'inscrire à la visite de la collection d'autoportraits du CORRIDOIO VASARIANO, qui ne se faisait que tel jour et tel jour, et en nombre limité. C'est ainsi que je découvris l'existence de ce corridor secret.

 

Voulu par le grand-duc Cosme I de Médicis, le corridor a été construit en 1565 pour unir le Palais des Offices au Palais Pitti. L’architecte de la cour, Giorgio Vasari, (également peintre et écrivain)  a dessiné l’extraordinaire parcours de plus d'un kilomètre qui part de la chambre verte de l'appartement d'Eléanore, près de la Salle des Cartes géographiques (Guardaroba), du Palazzo Vecchio, il parcourt la Galerie des Offices (Uffizi), rejoint le quai longeant l'Arno et le traverse en surmontant une des rangées des maisons construites sur le pont. Puis il contourne par un encorbellement la maison-tour toscane des Mannelli, qui s'opposèrent à la traversée de leur maison et passe, Piazza Santa Felicita, au-dessus du portique de l'église, permettant à Cosme d'assister à la messe sans être vu. Il rejoint enfin les jardins de Boboli au Palais Pitti. Commencé en 1566, le corridor fut terminé en cinq mois au lieu des cinq années prévues.

Cosme 1er de Médicis, par le Bronzino

 

Giorgio Vasari, peintre, écrivain et architecte de la cour des Médicis

https://commons.wikimedia.org/wiki/Self-portraits_in_the_Uffizi_Gallery

 

Pour les Médicis il s’agissait d’une voie couverte et loin des rues pleines de monde du centre ville, utilisée à toute occasion pour aller à pied d’un palais à l’autre. Il permettait à la riche et puissante famille de Médicis de se prémunir de tentatives d'attentats en évitant de descendre dans la rue et ainsi pouvoir traverser sans escorte l'Arno par le Ponte Vecchio. Actuellement le corridor est une section qui n’est normalement pas ouverte au public : il y a des tableaux de 1600/1700 et une partie de la collection des autoportraits d’artistes commencée en 1664 par le Cardinal Léopold de Médicis, de nos jours la plus grande au monde. Cette collection continue à vivre, comme en témoigne un autoportrait de Marc Chagall.

Réunis depuis des siècles, plus de 1600 autoportraits composent la collection de la Galerie des Offices. Seuls quelques-uns étaient exposés à tour de rôle. Å partir de 1866, une sélection fut exposée dans le corridor, mais dans les années 1930, l'affluence grandissante devint une menace pour la sécurité des œuvres, et après la Seconde guerre mondiale, il ne fut pas rouvert. Puis, comme je l'ai moi-même expérimenté, il fut ouvert en temps et nombre limités. Une exposition itinérante d'autoportraits de femmes fut organisée en 2011.

 

Ce fameux haut couloir relie le Palazzo Vecchio au Palazzo Pitti, deux édifices du pouvoir à Florence. Le Palazzo Vecchio est situé sur la Place de la Seigneurie, siège du pouvoir politique de la ville, tandis que le Palazzo Pitti était la résidence de la famille Médicis. Saviez-vous que sur le Ponte Vecchio avant les bijoutiers il y avait le marché de la viande à Florence ? La légende raconte que la famille des Médicis pensait que traverser ce lieu malodorant n’était pas digne de la noblesse, donc ils chassèrent les marchands de viande et encouragèrent les orfèvres à occuper le pont avec leurs boutiques, un commerce selon eux plus approprié. Le Jardin de Boboli est le plus grand espace vert de Florence où l'on trouve des grottes, des fontaines, des pergolas, des statues de marbre et un petit lac parmi beaucoup d'autres choses.

En rentrant dans le passage par la Galerie des Offices, on rencontre, tout d'abord, les témoignages d'un moment tragique de l'histoire récente de cette ville: la bombe de via de'Georgofili, l'attentat mafieux en 1993, quand trois cents kilos d'explosifs ont tué cinq personnes, endommagé le Corridor Vasariano et détruit plusieurs peintures. Un de ces tableaux, dont il ne reste que quelques morceaux de peinture, est exposé au même endroit où il se trouvait au moment de l'explosion, sorte de mémoire de cet attentat brutal à la beauté et à l'art.

pont couvert entre le Palazzo Vecchio et les Offices

 

contournement de la maison-tour des Manelli

" il contourne par un encorbellement la maison-tour toscane des Mannelli, qui s'opposèrent à la traversée de leur maison "

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arches supportant le corridor le long de l'Arno © erwan le vourch 2019

"il passe, Piazza Santa Felicita, au-dessus du portique de l'église, permettant à Cosme d'assister à la messe sans être vu"

 

Pour la visite d'Adolf Hitler, en 1939, à l'occasion d'un voyage des dirigeants allemands venus voir Benito Mussolini pour conclure l'alliance des nazis et des fascistes, trois fenêtres panoramiques furent ouvertes au centre du Corridor de Vasari. Elles y sont encore. Contrairement à tous les autres ponts de Florence, le Ponte Vecchio échappa à la destruction en août 1944, lors de la retraite des troupes allemandes : sa largeur limitée ne pouvait en effet livrer passage aux chars alliés.

Corridoio vasariano con autoritratti

 

Le corridor poursuit son parcours, en longeant les nobles résidences de la rue Guicciardini, pour déboucher sur le Jardin de Boboli, à côté de la Grotte de Buontalenti et terminer enfin son parcours dans le Palazzo Pitti.

Mais, si c'est fermé, pourquoi nous en parler ? eh bien, la réouverture est prévue en 2021, Fermé en 2016 pour des raisons de sécurité, le corridor de Vasari a subi une rénovation complète, y compris par l'adjonction de chauffage, de climatisation, d'un éclairage par LED, et de 5 nouvelles sorties de secours. Mais 125 visiteurs seulement seront admis simultanément, et uniquement dans le sens Offices → Palazzo Pitti.

En attendant, sur YouTube, vous pouvez parcourir ce corridor, pas encore regarni de ses autoportraits, mais à grande vitesse, avec des commentaires en anglais, alors accrochez-vous, peu après le début des commentaires d'Eike Schmidt, directeur du musée des Offices.

 

sur YouTube, le bout du tunnel : fin de la visite du Corridor de Vasari 2mn14 ( cliquer sur la photo )

 

 

 

metafora di un visitatore del Corridoio vasariano

 

 

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DE VENISE À PARIS : ROSALBA CARRIERA, PORTRAITISTE

17 Novembre 2020, 13:15pm

Publié par Hélène Barret

L'histoire que va vous conter Hélène d’Azay est la suite de la rencontre entre un miniaturiste français et une jeune élève peintre à Venise.  Ce sera l’origine du destin exceptionnel de Rosalba Carriera qui, plus tard, après un séjour inouï à Paris auprès de la Cour du Régent, fera évoluer l’art du portrait et la technique du pastel dans toute l’Europe.

 

Rosalba Carriera, portraits et autoportraits

 

Nos modernes selfies ont des ancêtres lointains. Le portrait existe depuis l’Antiquité, mais le genre s’épanouit et se codifie à la Renaissance. Il est alors réservé aux grands de ce monde, qui sont immortalisés avec la dignité de leur rang. À la fin du Moyen-Âge, vers 1360, le portrait du roi Jean Le Bon, affirme représenter les traits réels du roi et non plus un symbole anonyme de la Royauté. Quand Vasari, en 1550, publie ses Vite, biographies des artistes importants de l’époque, il inclut leurs portraits. Et l’artisan peintre devient un artiste peintre. Au XVIIe siècle, le genre du portrait connaît un engouement sans précédent en France, en Espagne et, bien sûr, en Italie. À cette époque, on commence à utiliser la technique du pastel et les portraitistes du XVIIIe siècle seront souvent des pastellistes.

Le pastel, c’est d’abord une plante herbacée, la guède, qui fera la fortune de Toulouse au XIVe siècle, puis ce sont des bâtonnets de craie ou de plâtre, auxquels on ajoute un liant (huile, cire ou gomme arabique) et des pigments, dont le pigment bleu tiré de la guède. Le portrait au pastel convient à la grâce rococo du XVIIIe et les artistes sont nombreux à l’utiliser. Rosalba Carriera fait partie des plus talentueux.

allégorie de la musique (détail) par Rosalba Carriera - collection musée national de Bavière - domaine public

Rosalba Carriera naît à Chioggia, près de Venise, en 1675. Ses parents sont des gens modestes, sa mère est dentellière et elle enseigne le métier à ses filles. Cependant la famille aime l’art et Rosalba, à l’âge de 14 ans, apprend à peindre à l’huile. Elle rencontre le peintre français de miniatures sur ivoire, Jean Steve, qui séjourne alors à Venise et il l’initie à l’art de la miniature. Elle décore des tabatières et ses créations séduisent les nombreux étrangers qui séjournent dans la ville et qui assurent sa renommée. À partir de 1703, elle se tourne vers le pastel et elle témoigne d’emblée d’une extraordinaire virtuosité. En 1715 elle devient membre de l’Accademia di San Luca à Rome, première femme à être admise au sein de cette prestigieuse assemblée. Très vite, sa carrière s’étend à tous les États italiens, puis devient internationale. Elle travaille pour le duc Christian de Mecklembourg, pour l’électeur Palatin, pour le roi du Danemark : Frédéric IV. Elle continue à être très sollicitée à Venise où elle réside lors de ses retours de voyage.

petite fille au biscuit Par Rosalba Carriera — Accademia, Venezia - Domaine public

En 1720, elle est élue à l’Accademia de Bologne et cette même année, accompagnée de sa mère, de ses deux sœurs, Angela et Giovanna, et de son beau-frère Angelo Pellegrini, peintre lui-même, elle quitte Venise pour un long séjour en France. Elle y est invitée par Pierre Crozat, financier et marchand d’art, rencontré cinq ans plus tôt à Venise, qui lui écrit : « En vérité, je ne saurais trop vous dire combien est grande l’estime que je porte à votre talent et à votre rare mérite. » Rosalba Carriera, toute sa vie, a tenu un journal intime. Son journal du séjour français a été publié en 1793 par Vianelli, chanoine de la cathédrale de Chioggia, et il a été traduit dans notre langue au XIXe siècle. En 1997, « Les Presses du Réel » ont réédité ce texte devenu introuvable. Rosalba n’est pas une littéraire, mais elle note scrupuleusement ses rencontres, les commandes passées, et les cadeaux reçus qui parfois s’ajoutent au paiement. Le nombre des commandes est vertigineux et elle reçoit pour les honorer l’aide de sa sœur et de son beau-frère. Tous les artistes français désirent la rencontrer, Coypel, Rigaud, Largillière, Watteau, et ce dernier lui demande de réaliser son portrait. Rigaud lui propose un recueil de ses portraits gravés et Rosalba, en échange, lui offre un pastel. Le jeune roi devient son mécène et elle reçoit aussi la visite du Régent. Ce séjour va définitivement lancer la mode du pastel en France et Rosalba eut de prestigieux émules dont Maurice Quentin de La Tour. Elle influença aussi Nattier, Boucher, Perronneau et Chardin. Elle est admise à l’Académie royale de peinture après son retour à Venise en 1722. Elle a envoyé son morceau de réception, La Nymphe, avec une lettre adressée à Antoine Coypel : « Une nymphe de la suite d’Apollon qui va faire présent de sa part à l’Académie de Paris d’une couronne de lauriers, la jugeant la seule digne de la porter et de présider à toutes les autres. »

Louis XV, roi de France (1721) par Rosalba Carriera

Sa carrière se poursuit tambour battant : en 1723 elle est à Modène, en 1730 elle se rend à la cour de Vienne. Et les commandes vénitiennes continuent à lui parvenir en si grand nombre qu’elle se voit contrainte d’en refuser une grande partie.

Autoritratto con il ritratto della sorella, 1715, Firenze, Galleria degli Uffizi Rosalba Carriera / Public domain

Dans ce double portrait, Rosalba se représente en train de peindre celui de sa sœur et collaboratrice Giovanna. Cet autoportrait se trouve à Florence, dans le corridor de Vasari où est accrochée une collection d’autoportraits. Ce mystérieux corridor sera l'objet d'un prochain article. (note de l'éditeur)

Rosalba Carriera : Elector Clemens Augustus of Cologne (1700-1761) Gemäldegalerie Dresden

Vers 1745, Rosalba commence à ressentir une gêne oculaire. Atteinte de la cataracte, elle se prête à l’intervention chirurgicale en 1749, mais l’amélioration est de courte durée et elle perd progressivement la vue. Tout au long de sa vie, Rosalba a multiplié les autoportraits et le dernier, exposé dans les Gallerie dell'Accademia à Venise est poignant.

Rosalba Carriera Autoritratto, 1740-1745, Venezia, Gallerie dell'Accademia

L’artiste se représente avec réalisme et cruauté : le cheveu blanchi, les traits lourds et fatigués, le regard fuyant annoncent aussi « l’éblouissement total de la raison » dans lequel elle va sombrer. Aveugle et démente, Rosalba meurt en 1758, le 15 avril, à l’âge de 82 ans, ayant survécu à tous les membres de sa famille.

 

Les miniatures de ses débuts, nombreuses,  sont dispersées et c’est donc le pastel, auquel elle se consacra ensuite exclusivement, qui assura sa postérité. La technique allie la légèreté et la spontanéité. Rosalba travaillait sans dessin préalable, directement sur un papier bleu. Ses pastels étaient fabriqués pour elle par son ami Christian Cole, secrétaire de l’ambassadeur d’Angleterre à Venise ou achetés à Paris par son ami Mariette, marchand et collectionneur d’art, et ses œuvres possèdent une luminosité inégalable. Elle saisit les traits dominants du modèle, représenté sans aucun attribut de rang ou de richesse, tournant résolument le dos aux représentations guindées du règne de Louis XIV. Elle incarne parfaitement l’atmosphère raffinée de ce XVIIIe siècle joyeux, lumineux, festif, délicat, gracieux et excessif, qui fonçait aveuglément et résolument vers l’abîme révolutionnaire.

On peut admirer ses œuvres dans tous les musées italiens, à Venise évidemment, mais aussi en France, au Louvre, à Toulouse, à Dijon, au musée Condé de Chantilly, à Dresde où la Gemälde Galerie expose une des plus importantes collection européenne des œuvres de l’artiste, à Amsterdam et dans les musées américains, à New York et Washington. Elle sut s’imposer dans un monde d’hommes qui tous s’inclinèrent devant son talent.

Hélène Barret (parfois dénommée Hélène d'Azay dans l'Académie des Bords de l'Indre, note de l'éditeur)

allégorie de l'été (Fondation Bemberg, Toulouse) Par Rosalba Carriera, Domaine public,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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CRÈME DE CHOU-FLEUR AUX MOULES : LA RECETTE DE NOVEMBRE

16 Novembre 2020, 18:19pm

Publié par Marie-Paule Brunet

 

C'est une recette que Christian avait  proposée lors d'un atelier cuisine il y a quelques années. Je n’avais pas assisté à cet atelier mais  Bernadette qui  y avait  participé m’avait passé la recette et je l’ai réalisée ce week-end, c’est bon et très simple. Marie-Paule

Crema di cavolfiore con le cozze

Crème de chou-fleur aux moules

 

Ingrédients pour 4 personnes :

Beurre / burro : 25 g

Échalote / scalogno : 1 

Persil / prezzemolo : 2 cuillères à soupe de feuilles hachées

Citron / limone : 1 

Moules / cozze  : 1 kg 

Chou-fleur / cavolfiore : 1 petit  

Crème fraîche / panna fresca : 5 cl 

Sel et poivre / sale e pepe 

Croûtons / crostini

 

 

Faire fondre le beurre dans une casserole, ajouter l'échalote émincée et la faire cuire à feu doux jusqu'à ce qu'elle  devienne transparente.

Ajouter le jus du citron, le persil et les moules et cuire jusqu'à l’ouverture des moules.

Égoutter et réserver le jus de cuisson.

Décortiquer les moules.

Filtrer le jus de cuisson et y ajouter  1 l d’eau. Porter à  ébullition et mettre les bouquets de chou-fleur à cuire pour  environ 15 minutes. Mixer le tout en une purée  fine.

Ajouter les moules, saler et poivrer.

Servir avec des croûtons arrosés d’un filet de crème ou d’huile d’olive

 

 

De notre correspondant à Plouescat, la perle du Léon (Nord Finistère)

73 ans, Louis Saoût, retraité, continue de cultiver quelques lopins de terre autour de son domicile, à Pratudal (Plouescat) . Il a mis quelques plants de choux-fleurs dans son jardin et a eu la surprise d'en avoir un, que de mémoire d'employé en magasin de légumes qu'il a été durant sa vie professionnelle, il n'a jamais vu.

Une tête de 32cm de diamètre! Plus d'un mètre de diamètre avec un poids total plus de 15kg, ce chou-fleur hors du commun, qui a une tête d'un diamètre de 32cm, aura la vie sauve... pour un temps du moins. Louis a choisi, devant les dimensions exceptionnelles de son protégé, de ne pas «le mettre à la casserole» mais de le laisser pousser pour la reproduction, et dans quelques semaines de récupérer des graines du «géant de Pratudal».

 

Situé en pleine Ceinture dorée, Plouescat bénéficie d'une situation géographique favorable à la production de légumes en plein champ. En effet le Gulf Stream, courant chaud qui remonte l'Atlantique, baigne les rivages et permet d'éviter les amplitudes thermiques importantes. Depuis plus d'un siècle, le chou-fleur et l'artichaut sont les deux légumes phares de la ville, avec l'oignon rose de Roscoff (protégé par une AOP), l'échalote, le brocoli, le 'romanesco', la courgette, la tomate, la pomme de terre et la fraise.  https://fr.wikipedia.org/wiki/Plouescat

 

 

les moules à la Braderie de Lille

 

 

Christian à l'atelier cuisine du 13/03/2016

 

 

 

 

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